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Heavy Rain : film interactif

J’étais parmi les premiers à évoquer Heavy Rain. Comme à leur habitude, on pouvait attendre de nos petits Français de Quantic Dream (the Nomad Saoul), de nous concocter une oeuvre vidéoludique originale.
Mission accomplie ? Ho que oui, voici un jeu vidéo que l’on a du mal à qualifier comme tel, tant il sort des chantiers battus, et ça, c’est une très bonne chose.

Mise en scène, gameplay, Heavy Rain nous fait son cinéma

Comme indiqué en titre, jamais un jeu ne s’est autant approché du média cinématographique.

Avec un gameplay à part, Heavy Rain vous fait progresser dans un thriller psychologique haletant et émouvant. Aux Etats-Unis, un mystérieux tuer en série s’en prend à des enfants en laissant la même signature sur ces victimes, une origami. Dans votre progression vous incarnez 4 protagonistes tour à tour dans différents chapitre. 

Heavy Rain nous raconte une histoire et de ce fait il ne s’agit pas d’avoir une liberté de progression (nous sommes à l’antipode d’un GTA). Chaque chapitre nous place dans un environnement précis mais soigné aux petits oignons : ambiance, design, animations, environnement sonore… Mais s’il ne s’agit pas de choix de mouvement, il s’agit bel et bien de décider de nos actions. Toujours dans un jeu de camera à l’approche cinématographique, nos personnages peuvent interagir avec une multitudes d’objets, nous pouvons écouter leurs pensées, aiguiller les dialogues selon notre intuition. Tous ces choix ne sont pas forcements obligatoires, vouloir exploiter toutes les interactions nécessitera de rejouer plusieurs fois les mêmes chapitres. Et ces interactions ont une répercussion et les concepteurs d’Heavy Rain sont des pro de l’algorithme tant tout s’enchaîne parfaitement entre nos décisions, les répercutions et la mise en scène. Une fluidité qui nous permet de nous oublier et d’avancer en suivant notre instinct.

Heavy Rain se passe, pour la plupart du temps dans ambiance sombre, avec, selon le protagoniste, une enquête à l’ancienne du détective privée qui nous mènera dans un hôtel de passe ou l’épicier du coin ; avec un design soigné, et des architecture d’intérieurs impeccables. Aussi, une vision high tech et futuriste des agents du FBI de notre future proche, avec comme outil de travail, un ordinateur portatif composé de lunettes de vision contextuelle et d’un gant, qui donnera des frissons à tous les férus de technologie.

Il y a de très bonnes idées dans Heavy Rain et des prises de risque réussi grâce à une bonne maîtrise du sujet. Le principe du gameplay repose principalement sur du QTE, un choix audacieux mais adapté à ce jeu à part.

Très beaux graphiquement, d’une part grâce aux soins apportés à la composition des décors et à la mise en scène, mais aussi techniquement.

Oui c’est beau… et linéaire

En effet plus un jeu est linéaire, plus il est possible d’exploiter les capacités de la console de jeu. Jusque-là, un jeu se rapprochant beaucoup de ce qui pourrait être un film, c’était Uncharted 2, avec une progression très linéaire il est tout simplement le plus beau jeu techniquement parlant. Sur ce même principe, il n’est pas nécessaire à la PS3 de charger une ville entière, ainsi les graphismes atteignent un très bon niveau avec peut être un peu d’irrégularités.

Sur le style, Heavy Rain est souvent comparé à Seven, il ne faudrait pas le cantonner qu’à cela car une part de folie et d’étrange nous amène à y voir aussi du Polanski, bref que du bon.

Voilà un jeu extraterrestre don nous pouvons être fiert. Certe, il fait déjà grincer des dents, les habitués des jeux qui se suivent et se ressemblent se sentiront un peu perdus. Il en faut pour tout le monde et espérons que le succès sera au rendez-vous et que Quantic Dream puisse remettre le couvert avec une suite ou un nouvel épisode de The Nomad Saoul (ah oui j’y tiens a celui là).