Au cours des dernières années, le concept de Metaverse a gagné en popularité, suscitant à la fois l’enthousiasme et l’inquiétude. Le Metaverse est un univers virtuel en 3D où les utilisateurs peuvent interagir entre eux et avec des objets virtuels dans un environnement numérique immersif. Alors que certaines entreprises ont connu un succès considérable dans le développement du Metaverse, d’autres ont rencontré des échecs retentissants.
Mais la question du Metaverse n’est-elle pas simplement mal posée dès le départ ?
Mais pourquoi parle-t-on DU Metaverse ? Pourquoi en parler comme étant seul et unique ? À trop vouloir rendre la chose mystique, on en perd l’essentiel. On fantasme un monde virtuel où notre vie serait dédoublée et libérée de toutes contraintes physiques, etc… Ok très bien, mais il n’a jamais été question d’un seul et unique Metaverse… Ce n’est pas aussi flamboyant de le présenter ainsi, mais un Metaverse doit être abordé comme un jeu vidéo voilà tout… Il y en a plusieurs, il y en a de bons et de mauvais… Les Metaverses viennent des jeux vidéo et ceux qui fonctionnent sont ceux qui ne se prétendaient même pas être des Metaverses à l’origine… À l’inverse, ceux qui ont voulu faire un Metaverse (LE Metaverse !) avec leurs gros sabots prétentieux… se sont bien plantés (enfin, pour le moment).
Les échecs du Metaverse… META (Facebook) en tête de gondole.
Devenir le grand démocratiseur du Metaverse, c’est LE pari, LE virage abordé par Facebook qui s’est d’ailleurs adjugé le nouveau nom META.
Mais malgré des investissements colossaux, Meta rencontre des difficultés :
- La sauce ne prend pas, comme dirait l’autre… Avec Meta Horizon Worlds, la volonté de Meta de connecter des citoyens du monde entier pour communiquer, jouer, restera un vœu pieu. Proposer cette expérience avec le casque Quest 2, c’est déjà une erreur. Le Quest 2 est un casque sans fil, c’est-à-dire qu’il fait tourner des logiciels avec ses propres capacités techniques… qui sont celles d’un smartphone. Alors oui, on peut très bien connecter les Quest 2 aux PC pour faire tourner des logiciels plus ambitieux techniquement, mais Meta Horizon Worlds étant jouable sans fil… LE nivellement vers le bas n’en fait pas une meilleure expérience en tournant avec le meilleur PC du monde.
- Alors les contraintes techniques, vous allez me dire que ce n’est pas une fin en soi… D’ailleurs, Nintendo se fiche pas mal d’être à la pointe de la technologie et nous propose de très belles expériences vidéoludiques malgré tout. Mais Meta ce n’est pas Nintendo et on ne peut pas improviser si vite, sans background, des expériences ludiques comme cela…
- Enfin, le monde merveilleux imaginé par Mark Zuckerberg, pourra-t-il un jour exister tout simplement parce que la nature humaine est ce qu’elle est ? Mélanger des inconnus, cachés derrière un avatar, un pseudo… Je ne vais pas vous faire un dessin, vous savez que ça va vite tourner au fiasco. Sans réel garde-fou, les plus débilos ne se privent pas d’injurier, de harceler, etc… Bref, cela pourrait être un réseau social avec toutes les dérives qui vont avec, en pire.
Et encore une fois, ce n’est pas avec des milliards que l’on trouvera la bonne formule, ce sera avec le temps, les expériences rencontrées, bref, la maturité d’un nouveau média.
Le Metaverse, ça marche ou pas ?
Mais oui ! A condition de penser : CO-MU-NAU-TÉE !!!
Les Metaverses qui fonctionnent n’avaient au départ aucunement la revendication d’en être. Prenons l’exemple de ROBLOX, bientôt 20 ans qu’il a été imaginé pour permettre aux plus jeunes de créer leurs propres jeux. Et c’est avec une communauté de plus en plus nombreuse, impliquée et créative que ROBLOX peut maintenant être considéré comme un Metaverse.
Et c’est un peu la même chose pour Fortnite qui n’en finit plus de se diversifier… On est passé d’un jeu Battle Royale parmi d’autres à des concerts virtuels de stars internationales !
Et à l’avenir, on pourra compter sur Star Citizen, un monde ouvert tellement vaste avec des mécaniques de jeu tellement immersives que l’on pourra vivre en ligne des expériences de vie très complètes et satisfaisantes : voyager, vivre en ville ou dans son vaisseau, dormir, manger, boire, batailler, travailler, miner, tout cela en se déplaçant réellement sans passer par un chargement de la marche à pied depuis votre logement dans une ville sur une planète, aux commandes de son vaisseau… Non, là on va s’asseoir, on appuie sur les boutons du tableau de bord… On se relève, on ouvre la porte des toilettes, etc… On est IM-MER-GÉ !
Alors vous avez peut-être remarqué que je parle d’échec pour le Metaverse de META qui est en réalité virtuelle et de succès qui ne le sont pas… Là encore, pourquoi cantonner les Metaverses à la réalité virtuelle… Pour le moment, ce sont sur nos bons vieux écrans que nous vivons les expériences les plus poussées.
Un petit mot sur la dimension économique
Le Metaverse offre également des possibilités économiques intéressantes. Des marques et des entreprises ont commencé à se lancer dans le commerce virtuel, permettant aux utilisateurs d’acheter des biens et des services virtuels. Les créateurs de contenu peuvent également monétiser leurs œuvres dans le Metaverse, créant ainsi de nouvelles opportunités économiques. Bref, nous serons quelques-uns à nous acheter une place au soleil virtuel. Et comme IRL (dans la vraie vie), les démonstrations extérieures de richesse ne feront pas exception.
Le/Les Metaverses sont en pleine évolution, avec des succès et des échecs remarquables. Les plateformes virtuelles populaires et les expériences immersives ont captivé des millions d’utilisateurs, offrant de nouvelles opportunités économiques. Cependant, des défis technologiques, des préoccupations liées à la vie privée et à la sécurité persistent, et l’intérêt des citoyens virtuels ne peut pas se commander sans partir d’un vrai projet ludique.
Pour faire progresser le Metaverse de manière responsable, il est crucial de relever ces défis et de trouver des solutions équitables et sécurisées. L’avenir du Metaverse dépendra de notre capacité à naviguer intelligemment dans ce nouvel univers virtuel et à exploiter son potentiel de manière positive pour la société.